Principe de progression au tir
Lorsqu’un tireur débute le tir sportif, avec un entraînement régulier d’une séance par semaine, il progresse bien. Puis ensuite, les résultats se stabilisent et il devient difficile de franchir le cap vers un niveau supérieur. Je suis passée par là et j’ai compris les 3 clés qui m’ont permis de passer ce cap. Ces trois clés m’ont aidé dans un premier temps, lors de mes tirs au Fass 90. Ensuite, j’ai dû adapter quelque peu les priorités de ces 3 clés pour progresser au tir au pistolet.
Un talent naturel
Pour progresser au tir sportif, il faut savoir reconnaître ses erreurs et les corriger. Certains tireurs sont naturellement doués et d’autres réussissent mieux à analyser leurs tirs. Les tireurs doués font de bons résultats sans vraiment se poser de questions sur leur technique. Ils ont acquis les bons gestes de façon innée, sans se poser de questions. C’est très bien pour eux ! 🙂 Mais souvent, ils sont incapables d’expliquer leur réussite et sont jugés égoïstes car ils ne partagent pas leurs connaissances. Comme ils font de bons résultats, ils s’en contentent, ne cherchent pas plus loin et sont totalement dépourvus s’ils doivent expliquer leur technique. On ne peut pas leur en vouloir !
Savoir analyser ses tirs
Pour les tireurs n’ayant pas reçu de talents innés pour le tir sportif, ils savent se remettre en question. Ils analysent pourquoi cette technique fonctionne et quand, comment la mettre en pratique à leur avantage. Ces tireurs peuvent très bien expliquer leur technique et feront d’excellents moniteurs. C’est en analysant, chaque entraînement, en testant différentes techniques que j’ai trouvé ces 3 clés. Elles n’ont rien de secret, il s’agit de bases fondamentales qu’il faut absolument mettre en pratique pour progresser au tir sportif. Avec l’habitude, on les oublie et on ne progresse plus. On cherche alors le pourquoi dans des détails qui produiront leurs effets seulement une fois que les bases seront appliquées.
Qu’est-ce qui m’a fait progresser au Fass 90 ?
Comme pour tous sports, si on ne pratique pas un minimum, il est illusoire de vouloir faire de bons résultats. C’est la première étape à franchir. Ensuite, viennent les 3 clés, ce sont 3 fondamentaux qui m’ont aidé à faire de bons résultats cette saison. Les voici:
- Le départ du coup
- Le maintien après le départ du coup
- La visée
Cela vous surprend peut-être que je place la visée en troisième position ! Mais j’ai réussi à progresser au tir en plaçant ces priorités-là.
Le départ du coup
C’est le moment crucial qui fera que votre tir sera bien centré ou “partira aux fraises”. Si votre départ du coup est mal géré, vous n’arriverez jamais à un bon résultat. Il suffit d’un tout petit mouvement et votre tir dévie sur un 7 ou moins. Souvent, c’est le passage du cran d’arrêt au déclenchement qui provoque un petit bougé. Et votre coup “part aux fraises”. Personnellement, j’appuie jusqu’au cran d’arrêt … et un tout petit peu plus ! C’est-à-dire que j’ai franchi le cran d’arrêt consciemment. A ce stade, il suffit d’une toute petite pression et le coup part. C’est là que je peaufine ma visée et que le coup part sans perturbation. En principe c’est un bon coup !
Le maintien après le départ du coup
Tenir la visée après le départ du coup vous évitera d’induire un mouvement de l’arme avant que le coup ne soit sorti du canon. Dans la majorité des cas, les collègues vous feront remarquer que vous avez regardé le moniteur trop tôt. Effectivement, c’est une erreur commune ! Mais plus insidieux, est le relâchement musculaire. Si le tireur maintien sa visée après le déclenchement, on peut penser qu’il a effectué le maintien après le déclenchement. Pas toujours ! S’il maintient la visée et relâche les muscles des épaules, cela revient à donner un coup d’épaule lors du déclenchement. Oui, j’ai corrigé cette erreur et cela a porté ses fruits ! 🙂
La visée
Si vous avez parfaitement visé la cible mais que vous ne respectez pas les deux points ci-dessus, vous n’obtiendrez jamais de bons résultats. Pour cette raison, je ne place pas la visée en première position pour progresser au tir. Par contre pour une visée correcte et le respect des deux points précédents, vous obtiendrez de bons résultats.
Les 3 clés pour progresser au tir au pistolet
Idem, il faut s’entraîner pour obtenir des résultats et progresser au tir. Le tir sportif au pistolet requiert une autre priorité des 3 clés de succès. Certainement que cet autre ordre de priorité pénalise de bons tireurs au fusil qui peinent au pistolet et inversement. Voici donc l’ordre de priorité des 3 clés.
- La visée
- Le départ du coup
- Le maintien après le départ du coup
Maintenant, cela vous surprend que je place la visée en priorité pour le pistolet, je suppose.
La visée
La visée au pistolet est, pour moi, la plus important en raison de la très courte distance de la ligne de mire. Vous trouverez une explication de la visée au pistolet dans cet article. Lors du tir au pistolet, une erreur angulaire de visée est très vite commise. Pour l’éviter, le tireur doit vraiment rester très concentré sur sa visée. Il suffit d’un poignet pas correctement verrouillé, d’un mauvais encrossement et l’erreur est faite ! La conséquence en sera un petit coup. Pour cette raison, il faut rester très vigilant au niveau de l’alignement des organes de visée lors du tir au pistolet. Lorsque le tireur a compris l’importance de la visée, il passe au niveau supérieur !
Le départ du coup
Une petite crispation au moment du départ du coup, un coup de doigt et voilà votre impact dans le blanc. Ici, j’applique la même technique que pour le Fass 90. Je presse un soupçon de plus que le cran d’arrêt et poursuit la pression tout en affinant la visée. Le coup doit partir sans effort, et surtout sans crispation.
Le maintien après le départ du coup
Pareil, il est primordial de maintenir le tonus musculaire après le déclenchement pour éviter une dispersion en hauteur des impacts. Si lors de l’étape de visée, vous devez faire des efforts pour rester dans votre zone de visée. Alors il vaut mieux reposer votre outil de sport et reprendre toute votre séquence de tir. En effet, on peut comparer ces efforts à la phase de tension d’un ressort qui se relâchera au moment du déclenchement. Vous devez avoir suffisamment d’endurance pour maintenir votre tonus musculaire au-delà du déclenchement. Sinon, c’est le moment de faire une pause ! 🙂
Conclusion
Comprendre que les priorités ne sont pas identiques selon les disciplines de tir m’a pris du temps. Principalement parce que l’on ne peut pas appliquer simplement ce qui fonctionne d’une discipline à l’autre. Il y a quelques finesses à comprendre et à entraîner spécifiquement même si les fondamentaux sont très similaires. Lorsque vous avez compris ces nuances, vous progresserez significativement au tir sportif !
Faites-vous parti de ces tireurs qui accomplissent de bons résultats dans une discipline et qui peinent dans une autre ? N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires.