Equilibre et coordination comme base de la stabilité

Enfants, nous avons appris à tenir en équilibre en actionnant de manière coordonnée notre musculature. Si tôt que notre sens de l’équilibre perçoit un mouvement, celui-ci est freiné voire interrompu par la contraction des muscles. De cette façon, nous restons en équilibre. La coordination entre la contraction et le relâchement musculaire en fonction des perceptions d’équilibre est la base de notre stabilité. Puis lorsque nous avons commencé à marcher, nous avons appris un nouvel équilibre et une nouvelle coordination de nos muscles pour nous déplacer. Maintenant, cet équilibre et cette coordination sont plus ou moins acquis pour nos actions de la vie quotidienne. Tous ces mouvements sont devenus des habitudes. Cela nous parait normal d’être debout sur nos deux jambes. 

Cependant, si l’on décide de démarrer une nouvelle activité, il y aura à nouveau un temps d’apprentissage pour que notre musculature apprenne les mouvements de base. Par exemple, une personne débutant le ski apprendra quels muscles contracter à quel moment pour conserver son équilibre à skis. De même, un individu sur un monocycle devra apprendre à coordonner ses mouvements. Il contractera différents groupes musculaires en fonction de sa perception dans l’espace pour rester en équilibre sur sa roue ! 😉 

Le tireur sportif, il devra lui aussi apprendre à rester en équilibre et réussir à coordonner ses actions musculaires afin d’assurer sa stabilité. Cela nécessitera comme toute nouvelle activité un temps d’apprentissage. Ensuite, le tireur sportif consolidera son équilibre, sa coordination et sa stabilité avec la pratique régulière de son activité sportive. 


Les appuis et le centre de gravité

Les points et la surface d’appui du tireur sportif varient en fonction de la position de tir. La position la plus stable étant celle ayant la plus grande surface au sol et le centre de gravité le plus bas. Il s’agit donc évidemment la position couchée. 

Plus la surface d’appui est importante et plus le centre de gravité est bas, meilleure sera la stabilité du tireur. La position debout est donc la plus défavorable quant à la stabilité. Par ailleurs, la position debout n’a que deux points d’appui alors que la position genoux, par exemple, en à trois. Pour illustrer ce propos, vous comprendrez facilement qu’une chaise à trois pieds est plus stable qu’une chaise à deux pieds. C’est le même principe pour le tir ! La position à genoux sera donc plus stable que la position debout. 

Un maximum de stabilité est obtenu lorsque le centre de gravité est proche du centre de la surface d’appui. Plus le centre de gravité s’éloigne du centre de la surface d’appui, plus la musculature sera mise à contribution pour maintenir l’état d’équilibre. Cela aura pour conséquence d’avantage de fatigue, des mouvements plus amples, et une grande dépense d’énergie. D’où l’importance pour le tireur de construire une position bien équilibrée. C’est à dire avec le centre de gravité le plus proche possible du centre de la surface d’appui. Etant donné que notre condition physique varie et que notre corps change avec le temps, il est indispensable de perfectionner en permanence sa position de tir. 

Remarque

Petite précision pour éviter toute confusion: Par surface d’appui, je sous-entends la surface des points d’appui ainsi que la surface comprise entre les points d’appui ! 


Point d'appui - surface d'appui


Dans l’illustration ci-dessus, les pieds sont les points d’appui et la surface d’appui est formée des points d’appui (les pieds) plus de la surface entre ceux-ci. Le croisement des deux diagonales représente le milieu de la surface; là où le centre de gravité devrait idéalement se trouver. 

Les bases de la position debout

L’équilibre, la coordination et la stabilité de la position debout sont assurés par l’intermédiaire des points d’appui au sol, de la coordination des groupes musculaires et par le placement des éléments du squelette.

Les points d’appui au sol

Les points d’appui sont les pieds. Ceux-ci devraient être écartés l’un de l’autre d’environ la largeur des épaules. En augmentant cet écart, le tireur abaisse son centre de gravité (c’est positif!) mais perd en équilibre et la musculature sera plus sollicitée pour conserver la stabilité. Si le tireur ressert trop les pieds, la surface d’appui diminue. En conséquence, le centre de gravité sortira plus facilement de cette surface créant ainsi un déséquilibre. 

Le poids du corps sera réparti de manière égale sur les deux pieds. Si un pied supporte la majorité du poids, cela aura pour conséquence de déplacer le centre de gravité vers celui-ci. Le tireur sera plus facilement en situation de déséquilibre lors d’une mauvaise répartition du poids sur ses pieds.

La coordination des groupes musculaires

Plus le centre de gravité sera proche du centre de la surface d’appui, meilleur sera l’équilibre. Par conséquent, la coordination des groupes musculaires pour maintenir l’état d’équilibre sera peu sollicitée. Lorsque le centre de gravité d’éloigne du centre de la surface d’appui, la musculature devra fournir un gros travail pour maintenir l’équilibre. Cela se traduit par une importante dépense d’énergie musculaire et mentale. Toute cette énergie ne sera donc plus disponible au tireur pour son tir. Elle sera dépensée pour maintenir un état d’équilibre qui aurait pu être atteint avec un positionnement différent! 

Le placement des éléments du squelette

A la façon d’un jeu de construction, les éléments du squelette peuvent être “empiler” de manière à supporter un maximum la position du tireur. Lors de la construction de la position, le tireur procède par étape afin de bloquer et verrouiller des parties de son corps (au niveau du squelette) pour gagner en stabilité. En ayant par exemple, le bassin verrouillé, le maintien de la position de tir debout nécessitera moins d’énergie de la part du tireur. Cette économie d’énergie sera donc disponible pour d’autres groupes musculaires. L’équilibre et la stabilité du tireur seront ainsi significativement améliorés.

Cailloux en équilibre


Le ressenti de la position

Lorsqu’une personne débute dans une nouvelle activité, le ressenti de la position peut être un peu “bizarre” parce que cette position n’est pas familière. Avec la pratique, le sportif s’habituera à la position ainsi qu’à ses nouvelles sensations. Le ressenti de la position du sportif n’est en principe pas visible de l’extérieur. C’est ce que l’on nomme la position intérieure. Pour développer les sensations internes de son corps, le tireur sportif doit être à l’écoute et conscient de son corps. Se concentrer sur le ressenti au niveau de l’équilibre, de la coordination musculaire et les sensations de stabilité exige un entraînement régulier afin de bien se connaître et d’interpréter correctement les signaux de son corps.

Lorsque le sportif varie son entraînement, en travaillant au moyen de supports mobiles (placés sous ses points d’appui), il percevra de nouveaux ressentis au niveau de ses appuis et de la musculature. Ces nouvelles sensations lui indiqueront les groupes musculaires en action pour maintenir la stabilité. En augmentant l’instabilité des points d’appui, les groupes musculaires apprendront et renforceront leur habileté et leur rapidité à répondre à des perturbations. En conséquence, les temps de réaction aux diverses perturbations seront réduits et la stabilité globale du tireur sera améliorée. Les capacités d’équilibre, et de coordination du tireur sont renforcés grâce à l’utilisation de surfaces d’appui mobile. 

Interpréter correctement les signaux de son corps dans les différentes positions exige beaucoup de temps. Les différents ressentis, anatomiques ou kinesthésiques (sensation profondes des muscles) constituent un champ exploratoire quasiment infini. D’autant plus que notre corps évolue constamment au fil du temps. 

Planche équilibre, coordination, stabilité


Conclusion

En travaillant ma position sur des appuis mobiles, le ressenti de ma coordination musculaire est beaucoup plus marqué. Cette recherche d’équilibre m’a permis de dissocier le bougé de position, du bougé de contraction. 

Lorsque mon corps est mal positionné, il a tendance à basculer vers l’avant ou l’arrière ou sur le côté. Cela se traduit par des oscillations plutôt lentes mais de grandes amplitudes (le bougé de position). Le travail avec des appuis mobiles m’oblige à prendre une bonne position et réduit ces oscillations. Le corollaire à cette pratique est une diminution des contractions musculaires. Cela se traduit par une meilleure fluidité de la position et de la tenue de l’outil de sport. Les bougés de contraction qui engendrent des tremblements courts mais de grande intensité diminuent également. 

L’entrainement avec des appuis mobiles contribue à améliorer l’équilibre, la coordination et la stabilité de la position. De plus, les groupes musculaires étant d’avantage mis à contribution; la force, la résistance et l’endurance physique s’accroissent avec cette pratique. 


N’hésitez pas à laisser un commentaire si vous désirez plus de détails au sujet de mon entraînement à l’équilibre, à la coordination et à la stabilité !

well done

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