Evolution de la préparation mentale dans le tir sportif

Les années suivant la deuxième guerre mondiale, les tireurs sportifs soviétiques se distinguèrent en remportant beaucoup de titres. Ces résultats étaient le fruit de l’automatisation et de la répétition continuelle des mêmes gestes. En répétant, à de multiples reprises toujours les mêmes mouvements, le cerveau développe des automatismes qui font que le geste est fait parfaitement sans devoir y réfléchir. La préparation mentale des sportifs est basée sur la répétition. Les athlètes étaient formés selon le modèle de Pavlov afin d’atteindre un conditionnement réflex des gestes de tir. 

En réponse, à la suprématie russe, les américains développèrent le concept quantitatif. Les athlètes étaient rassemblés dans le centre de préparation de Fort Benning, en Georgie. Ici le concept de concurrence poussée à l’extrême était le mot d’ordre de la préparation du sportif. Les moins bons étaient mis en concurrence avec les nouveaux arrivants qui aspiraient à entrer dans le système. Le postulat derrière ce système étant que le sportif n’a que les limites qu’il s’impose. 

Cependant un tireur, Lanny Bassham, développa sa propre préparation mentale afin de survivre dans cette lutte acharnée pour faire parti des meilleurs. Sa méthode basée sur l’imagination l’aida lorsqu’il quitta Fort Benning et il réussit à gagner encore un titre olympique et un titre mondial. 

Moitié plein ou moitié vide ?

La pensée positive comme préparation mentale

Selon la théorie de l’imagination de Lanny Bassham, le tireur sportif ne doit retenir que les points positifs de son tir et oublier systématiquement le reste. Si un élément de la séquence de tir était bon, il faut oublier tout le reste et rester concentré sur les éléments positifs c’est à dire le point positif. De cette façon, tous les éléments positifs sont renforcés et aideront le tireur à recréer un prochain élément positif. 

Plus tard, lors de ces conférences, Lanny Bassham a mis en évidence la notion d’objectif. Il a emprunté la thèse aux naturalistes qui considèrent qu’un comportement réflexe très simple commun à l’espèce humaine est de se reposer une fois l’objectif atteint. Dans ce sens, il suggère de fixer des objectifs de vainqueur. Par exemple: Est-il plus important de me qualifier pour la finale et ensuite de faire de mon mieux pour gagner ? ou alors : Faut-il que je planifie ma préparation dans le but de gagner la finale ? Selon Lanny, le deuxième objectif donne plus de chance de réussite parce que le sportif n’abandonnera pas ou du moins ne réduira pas son effort avant d’avoir gagner la finale. 

Lorsque Lanny Bassham n’eut plus le temps de s’entraîner suffisamment, il compensa ce déficit par une préparation mentale. Il s’imaginait entrain de tirer. Durant ces rêves, il décomposa tous les mouvements et actions d’un tireur sportif dans les moindres détails. Ceci lui permit d’affirmer, qu’un mouvement préparé est plus performant qu’un mouvement improvisé ou automatisé. Donc en compétition, il faut toujours savoir exactement ce que l’on fait. Il faut être conscient de l’impact de ses propres actions durant le tir.  

Subjectif-Objectif

L’approche française

L’entraineur français Yves Delnord s’est rendu compte que la méthode de Bassham avait ses limites et il rechercha auprès de neurologues des réponses à ses questions. Selon ses recherches, il est ressorti que la méthode Bassham ne prenait en compte que les aspects positifs, c’est à dire des schémas de renforcement. Or la nouvelle théorie de Delnord stipule que tout apprentissage fait appel à des systèmes d’inhibition et de renforcement. Par exemple un tireur, en s’entrainant, réussira à atteindre le centre de la cible. Le facteur inhibiteur du débutant est le fait de bouger sanctionné par un petit coup. Le facteur de renforcement sera le plaisir de toucher le noir et de faire des 10. Le signal inhibiteur avertira le tireur avant de faire un petit coup. Le tireur devra interrompre son action dès l’apparition d’un signal inhibiteur. Cela se traduit par avoir la force de reposer son arme dès l’apparition d’un signal inhibiteur. 

Un autre fondamental présenté par Delnord consiste à utiliser le subconscient. Effectivement, une tâche effectuée de manière inconsciente sera mieux réussie qu’une tâche faite consciemment. En conséquence, le tireur doit assimilé des principes fondamentaux puis laisser son subconscient diriger l’exécution de la séquence de tir. Cela signifie que le tireur se concentrera sur la visée et la zone de déclenchement et son subconscient veillera à une bonne position et un départ du coup coordonné. Comme les circuits inconscients sont plus rapides que les circuits conscients, la réaction à une bonne image de visée dans la zone de déclenchement sera instantanée et provoquera le départ du coup.  

La motivation

Un tireur sportif qui ressent du plaisir dans la pratique de son sport favori dispose d’une grande dose d’énergie, c’est à dire de motivation. Lorsque le plaisir disparait, l’envie de progresser diminue car le tireur manquera d’énergie, ou de motivation pour s’améliorer. 

Fixer des objectifs ou des challenges lors des entraînements aide le tireur sportif à conserver le plaisir du tir et la motivation. L’analyse de l’entraînement sous l’angle de l’atteinte des objectifs et non du résultat soutient la motivation du tireur. Fixer des objectifs à court terme, moyen terme et long terme est une bonne source de motivation. 

Chaque succès doit aussi être célébrer pour souligner cette réussite et augmenter la motivation du tireur. Donner l’envie de progresser et de persévérer lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Y croire encore !    😉 

Visualiser - Préparation mentale

L’imagerie mentale ou la visualisation

En terme de préparation mentale, j’utilise beaucoup la visualisation parce que c’est un concept qui me convient bien. Il s’agit de s’imaginer une situation, un geste parfait ou une séquence à reproduire précisément. L’important étant d’utiliser tous ses sens. L’image doit être aussi réelle que possible. Cela veut dire que je la vois, je ressens les efforts physiques, j’entends le bruit relatif à l’activité et l’ambiance. Je ressens la poignée dans ma main et ma position. L’odeur typique de la graisse de mon arme fraîchement entretenue me monte au nez. Je suis tellement dans ma visualisation que j’ai l’impression d’avoir réellement fait ce tir exceptionnel !   😉

Cette méthode me permet d’avoir plus confiance en mes capacités, de mieux gérer mon stress, d’automatiser de nouveaux gestes techniques et de mémoriser des séquences de tir. 

Comme mon imagerie est toujours positive et que je la façonne à ma manière, je suis toujours motivée lors une séance d’entraînement. Car elle m’offre l’opportunité de juger l’efficacité de ma préparation mentale et de constater si je progresse réellement. 

Préparation mentale au succès

Conclusion

Chaque être humain est différent donc chacun une fois les fondamentaux acquis suivra sa propre voie menant sur les chemins du succès. Ensuite avec l’expérience, peut-être que les fondamentaux seront définis plus précisément, améliorés ou personnalisés. 

La préparation mentale se développe d’année en année. Les sportifs de haut niveau utilisent la préparation mentale pour atteindre et rester au sommet de leur art. Parallèlement, ces concepts sont de mieux en mieux expliqués et compris par la science pour le bénéfice de tous. 

Pour le tireur sportif qui comprend comment il peut influencer mentalement ses performances dans les domaines de son choix, un énorme champ de possibilités s’ouvre à lui. 

Coupes or-argent-bronze

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