Qu’est-ce que l’encrossement ?
L’encrossement est la manière dont le tireur prend en main et tient son pistolet ou son outil de sport. Ce sujet s’adresse donc spécifiquement aux pistoliers. La prise en main doit être suffisamment ferme afin que le pistolet ne bouge pas lors du départ du coup. Le pistolet doit être tenu de façon que le mouvement de l’index n’interfère pas avec la stabilité du pistolet. Effectivement, si l’appui sur la queue de détente provoque une déviation de l’outil de sport, l’alignement sera décalé. Dès lors, il ne sera plus possible de réaliser de beaux groupements d’impacts.

Pourquoi un bon encrossement est-il primordial ?
Lorsque le tireur a trouvé la meilleure façon de tenir son outil de sport, le groupement des impacts s’améliore significativement. En effet, seule une préhension de l’outil de sport ferme et sans tension contribuera à un déclenchement de qualité. Lors de crispations au niveau de la préhension de l’outil de sport, des mouvements parasites se répercuteront inévitablement sur la stabilité lors du déclenchement.
Le tireur sera également moins fatigué lors de concours du fait que la tenue de son pistolet requiert moins d’efforts. C’est à dire qu’il suffira au tireur de refermer sa main sur la crosse pour tenir son outil de sport. Le tireur ne ressent pas le besoin de s’agripper à la crosse de son pistolet pour en conserver la stabilité.
D’autre part, un encrossement de qualité contribue à la précision du mouvement de l’index sur la queue de détente. Effectivement, lorsque la main serre la crosse sans contrainte, l’index peut actionner la détente parallèlement à l’axe du canon. L’alignement de la visée n’est ainsi pas contrarié par le mouvement de l’index.
Lorsque le recul du pistolet est important, la transmission des forces est mieux amortie dans le corps du tireur. Le pistolet ne se déplace pas à chaque départ du coup dans la main du tireur.
Comment procéder pour encrosser son pistolet
Afin de bien placer l’outil de sport dans la main, il faut utiliser les deux mains. La main faible (main qui ne tire pas) tient le pistolet et place celui-ci dans la main qui tire.
L’encrossement en 10 étapes

1.
Placer le pistolet dans la fourche formée par l’index et le pouce. Essayer de placer le pistolet le plus haut possible. Les instruments de visée devraient se trouver le plus près possible de la main.
2.
Le majeur, l’annulaire et l’auriculaire s’enroulent ensuite autour de la crosse. Pendant cette phase, il est important de laisser l’index libre. C’est à dire de ne pas l’appuyer contre la carcasse de l’outil de sport.

Si l’index s’appuie sur le pistolet, les autres doigts de la main ne prendront pas leur position correctement.


3.
A ce stade, la main doit maintenant tenir l’outil de sport fermement et sans crispation. L’axe du canon doit être dans le prolongement du bras du tireur.
4.
Le tireur peut contrôler que l’actionnement de la queue de détente avec l’index ne provoque aucune déviation latérale du pistolet. De même, la main ne doit pas glisser de sa position lorsque l’index actionne la queue de détente.


5.
La force principale de maintien de l’outil de sport au creux de la main provient du majeur et de l’annulaire. Ces deux doigts poussent la crosse dans la fourche entre le pouce et l’index. L’auriculaire exerce uniquement un léger soutien.
6.
Il n’y a pas de force ou de crispation sur le pouce. Il s’appuie sur le dégagement prévu à cet effet, sans tension.


7.
L’index bouge dans le sens du canon, sans poussée latérale. Un réglage correct de la queue de détente, permet une légère flexion de l’index. Si la queue de détente est positionnée trop en avant (en direction des cibles), l’index risque de s’appuyer contre la carcasse.
8.
L’encrossement doit permettre de verrouiller le poignet et le coude tout en gardant les instruments de visée alignés.


9.
Régler l’appui tranchant de la main pour qu’il soutienne la main du tireur sans l’écraser ni laisser de flottement.
10.
L’encrossement doit être ferme et agréable pour le tireur. Les pressions étant uniformes, équilibrées et réparties régulièrement dans l’ensemble de la main.

Les 3 étapes de mémorisation de la préhension de l’outil de sport
- Le tireur sportif encrosse consciemment son outil de sport selon la description ci-dessus. Les sensations et pressions sont mémorisées.
- Le tireur sportif encrosse son outil de sport les yeux fermés pour obtenir un meilleur ressenti de la position de la crosse et des pressions dans sa main.
- Le tireur sportif visualise son encrossement et ressent la position et les pressions sans utiliser son outil de sport.
Ces étapes permettent au tireur de mémoriser les sensations tactiles de la préhension de son outil de sport. Ceci lui permet de reproduire un encrossement identique à chaque prise en main de son outil de sport. Evidemment que la répétition de ces étapes renforceront la mémorisation des sensations, de la position et des pressions ressenties.
Contrôle de l’encrossement correct
Pour autant que le poignet et le coude soient verrouillés, les instruments de visée devraient reprendre leur position centrée l’un par rapport à l’autre après le déclenchement du coup. Le rebond de l’outil de sport lors du départ du coup donne en général une bonne indication de la qualité de l’encrossement. Le ressenti des pressions et efforts de la main fournit aussi une bonne indication quant à la qualité de l’encrossement.
Comment améliorer l’encrossement de son outil de sport
Le tireur peut améliorer son encrossement en choisissant une poignée ergonomique adaptée à la taille de sa main. La majorité des fabricants d’outils de sport proposent différentes tailles et exécutions des crosses de leurs produits. Cependant, parfois cela ne suffit pas ! Il est parfois nécessaire de façonner la crosse à la main du tireur sportif. Dans ce but, il existe des pâtes ou mastiques qui permettent l’ajout de matière aux endroits où la main n’a pas suffisamment d’appui. Un spécialiste peut aussi raboter les renflements qui gênent la prise en main de l’outil de sport. L’idéal étant de réussir à sculpter la crosse selon la morphologie de la main.
S’adresser à un spécialiste capable d’ajuster la crosse à la main du tireur s’avère souvent un investissement rentable en vue de l’amélioration du confort et des résultats du tireur.
Conclusion
La morphologie de l’être humain évolue tout au long de sa vie. En conséquence, la préhension de l’outil de sport évoluera dans le temps. Cela signifie que le tireur risque de devoir adapter sa crosse en fonction de l’évolution de sa morphologie. Une prise de poids ou une perte de poids auront aussi une influence sur la la préhension de l’outil de sport et nécessiteront une adaptation de la crosse de l’outil de sport. Tout comme la position de tir, l’encrossement évolue avec le temps qui passe.
Une crosse bien adaptée à la main du tireur est sûrement une des clés de la réussite au tir sportif.

Laissez un commentaire si vous souhaitez savoir comment adapter une poignée à sa main pour obtenir la meilleure préhension possible.
Sujets
très instructifs, bien documentés. Parfait pour une progression rapide. Je suis impatient de découvrir la suite.
Robert.
Bonjour Robert, merci pour votre commentaire 🙂
Avec l’entrainement, j’ai remarqué beaucoup de petits détails au niveau de l’encrossement qui facilitent beaucoup la progression lorsqu’on y prête attention ! 😉
Bonjour
Votre blog est extrêmement utile pour le nouveau tireur que je suis. Avez vous des conseils pour l’encrossement pour le tir à 2 mains ?
Bonjour Benoit,
Pour faire court, je dirais tenir l’arme le plus haut possible avec la main principale. Pour le soutien avec l’autre main, appuyer l’index sous le pontet de sous garde. Il y a différentes techniques selon la discipline. Le tir sportif est différent du tir dynamique. Le plus important est de ne pas induire de mouvement latéral de l’arme au moment de l’appui sur la queue de détente, respectivement le déclenchement du coup. Entrainez-vous à sec si vous avez un pistolet à percussion centrale.
Bons tirs !