Introduction à la position couchée
Le tir de précision à 300 mètres est un sport qui requiert concentration, maîtrise de soi et une position stable. Parmi les différentes positions utilisées par les tireurs, la position couchée se distingue par sa stabilité et son apparente simplicité. Dans cet article, j’aborde les généralités de la position couchée pour tir de précision. Le prochain article sera axé sur la technique spécifique à cette position et vous fournira davantage de détails techniques.
1. Préparation à la position couchée
Avant de prendre votre position, préparez votre espace de tir ! Cela semble évident, mais souvent des tireurs se plaignent de contraintes et dérangements dans leur position. Ces petites contorsions affaiblissent votre concentration, vous fatiguent inutilement et réduisent votre performance. En conséquence, ajustez le tapis, dégagez les douilles, placez le récupérateur de douilles correctement, etc. En bref, éliminez toute source de distraction potentielle pour rester concentré sur votre tir durant tout le concours ou entraînement.
2. Positionnement du corps
Allongez vous confortablement sur le tapis, en vous assurant d’avoir une position stable et équilibrée. Votre corps doit se positionner à environ 90° de la cible, c’est-à-dire dans le prolongement de la ligne de visée. Vos jambes seront légèrement écartées pour que la position couchée soit confortable. Essayez de trouver la position couchée la plus agréable possible. Testez cette position sans équipement et avec équipement. Parfois il suffit de très petits changements pour se sentir bien. Concentrez-vous sur votre ressenti en position couchée. Quelle partie du corps est tendue ? Comment pouvez-vous vous déplacer pour être plus à l’aise ? Recherchez une position agréable, pour commencer sans outil de sport, puis essayez d’épauler votre fusil.
3. Alignement de l’outil de sport
Lorsque vous avez trouvé votre position la plus confortable possible, épaulez votre outil de sport, pour commencer sans équipement. Prenez la peine de bien épauler votre fusil. Le meilleur appui se situe entre la musculature de l’épaule et la clavicule. Pour trouver ce point, appuyez légèrement avec vos doigts et bougez l’épaule. Vous constaterez qu’il y a un emplacement où en bougeant le bras, les muscles de l’épaule n’ont pas d’influence sur l’appui. C’est à cet endroit qu’il faut épauler votre fusil. 😉 Ensuite, recommencez avec votre équipement et épaulez toujours au même endroit. Pour cela, il faut placer la crosse de votre outil de sport avec votre main de soutien exactement là où les muscles de l’épaule n’interfèrent pas. Pour chaque épaulement, prenez le soin de placer la crosse manuellement et précisément toujours sur le même appui de l’épaule.
4. Tester la position des bras et des jambes
L’étape suivante consiste à essayer différents positionnement des bras et des jambes. Commencez par positionner vos coudes très proches l’un de l’autre. Quel est votre ressenti ? Des tensions dans le bas du dos ? Augmentez progressivement l’écartement de vos coudes, jusqu’au maximum. Avec les coudes très proches, votre buste est plus relevé et votre stabilité diminue. Idem avec les coudes très écartés, vos coudes reposent sur l’intérieur de l’humérus (juste à côté du “p’tit juif”, le nerf ulnaire) et la stabilité diminue. Vos coudes ont une tendance à “rouler” ce qui péjore votre équilibre et la stabilité de votre position couchée. Rapprochez à nouveau vos coudes dans la position la plus stable possible et qui vous convient le mieux. Mémorisez votre position idéale des coudes.
Les jambes sont légèrement écartées et contribuent à stabiliser votre position couchée. Si vous écartez trop les jambes, vous “déborderez” de la stalle et vous retrouverez avec un pied pendant dans le vide. Cela créera des tensions dans le dos sans compter le risque qu’un voisin vous bouscule juste au mauvais moment ! 🙁 Nous reviendrons plus en détail sur l’importance et le rôle des pieds dans le prochain article.
5. Ajustement des instruments de visée
A ce stade, lorsque vous construisez votre position tranquillement chez vous, vous devrez ajuster grossièrement vos instruments de visée. Il s’agit par exemple de la distance entre l’oeil et le dioptre (si celle-ci est réglable). Si vous disposez d’une cible réduite en fonction de la distance à laquelle vous vous exercez, vous pourrez aussi sélectionner le ring adapté à votre discipline.
6. Prendre des repères en position couchée
Lorsque vous avez enfin une position couchée confortable et équilibrée, prenez des repères pour toujours reprendre la même position. Comment repose votre joue sur la crosse de l’outil de sport ? A quelle distance votre oeil se trouve-t-il du dioptre ? En position de tir, si vous fermez l’oeil qui vise, quels repères pouvez-vous utiliser ? Prenez des notes pour vous souvenir de tous ces détails. Vous aurez besoin de quelles séances de prises de position couchée pour mémoriser tous ces repères et les différents aspects de votre position !
7. Travailler avec un miroir
Le miroir est un outil indispensable pour visualiser sa position sans avoir recours à un tiers. Il vous permettra de visualiser des détails qui vous échappent lors de sessions de tir au stand. Vous pourrez aussi réajuster le verre de vos lunettes qui n’est peut-être plus adapté suite aux divers ajustements de votre position couchée. Si vous ne disposez pas d’un miroir suffisamment grand, vous pouvez filmer votre prise de position et regarder les améliorations encore possibles.
8. Pratique et entraînement
Pour maîtriser et mémoriser la position couchée, il est essentiel de s’entraîner régulièrement. La meilleure façon étant de travailler sa position chez soi avant le début de la saison de tir. De cette façon le tireur peut effectuer divers ajustements dans le calme et mieux ressentir sa position. Mais c’est aussi l’opportunité d’enregistrer votre position couchée dans votre mémoire musculaire. De plus, des séances d’entraînement régulières à la prise de position couchée permettent de développer la force et la stabilité nécessaires pour maintenir cette position pendant de longues périodes.
Conclusion
Dès qu’il s’agit de construire ou d’évoluer dans sa position, il y a une foule de détails à prendre en compte. Pour débuter sereinement, il vaut mieux prendre le temps chez soi afin de mieux ressentir les tensions dans sa position couchée. De cette manière, les bases de votre position seront posées et vous disposerez de plus de temps pour travailler les finesses sur le pas de tir. N’oubliez pas cependant que votre position est amenée à évoluer au fil du temps en fonction de votre morphologie. Lorsque votre poids change, que votre musculature évolue en fonction de votre entrainement ou d’un changement de profession, etc. Donc avant chaque début de saison, il est recommandé de planifier des session d’entrainement à la prise de position avant le début de la saison de tir.
Quelle est votre position de tir favorite ? Et pourquoi ? Partagez votre expérience dans les commentaires ci-dessous !
Dans le prochain article, nous explorerons d’autres éléments à prendre en compte pour obtenir une position couchée optimale.
