Préambule

L’article précèdent présente les grandes lignes du tir en position couchée. Maintenant, il est temps de préciser les paramètres à ajuster pour atteindre un maximum de stabilité avec une technique de tir couché performante. 

Par souci de simplicité, je décris la technique de tir couché pour un tireur droitier. Les tireurs gauchers ont l’habitude d’inverser les explicatifs comme s’ils regardaient dans un miroir ! 😉 

Dès le départ, j’avais prévu de consacrer deux articles à la technique de tir couché. Celle-ci étant la plus pratiquée par les tireurs sportifs. Mais ce deuxième article reste un peu plus long qu’à l’accoutumée. Comme il présente des concepts intéressants pour les tireurs sportifs, j’ai renoncé à trop abréger.

La position du corps

Orientation générale du corps

Si vous avez fait l’exercice de prendre votre position couchée quelques fois, vous ressentirez aisément lorsque vous avez trouvé vos marques. Comme pour toutes les positions, la technique de tir couché requiert que vous vous installiez confortablement en position de tir les yeux fermés. Ensuite, lorsque vous ouvrez les yeux, votre outil de sport doit pointer sur la cible. Si cela n’est pas le cas, il faut recommencer, se relever et reprendre position. Puis, une fois que vous pointer sur la cible, proche du centre de celle-ci, vous pourrez corriger votre position plus finement sans avoir à vous relever. 

L’axe de votre corps reposant à plat et décontracté forme un angle de quelques degrés à environ 30° par rapport à l’axe de tir. En modifiant cet angle, vous modifiez aussi la distance entre votre oeil et le dioptre. Pour les tireurs aux armes d’ordonnance équipées d’instruments de visée d’origine, c’est la manière de régler la distance oeil – dioptre ! 😉

Orientation du corps
Différentes orientations du corps

Liberation de la cage thoracique

Beaucoup de tireurs font l’erreur de corriger un mauvais réglage en hauteur en régulant leur respiration. C’est-à-dire qu’ils stockent plus ou moins d’air dans les poumons pour ajuster leur hauteur. Une technique de tir couché ayant un excellent niveau de stabilité et de calme requiert de libérer la cage thoracique. Réguler la hauteur en cible en bloquant l’inspiration ou en expirant volontairement plus que nécessaire paralyse la cage thoracique. En conséquence, la réaction lors du déclenchement sera perturbée et risque fort de conduire à un petit coup. 

En principe, c’est le bipied du fusil qui sert à régler la hauteur, c’est son rôle ! Les tireurs à bras-franc agiront sur le réglage de la plaque de couche pour un bon placement en hauteur. Les petites modifications de hauteur quant à elles sont corrigées au moyen des coudes en les écartant ou rapprochant légèrement. Notez bien qu’il s’agit d’ajustement minimes qui ne modifient pas fondamentalement la position ! 

Libération cage thoracique
Libération cage thoracique

La reprise de position

Une bonne technique de tir couché permet une reprise de position identique après chaque perturbation telle qu’un réglage, un mouvement de charge, le recul de l’arme, etc. La meilleure façon de s’assurer que la reprise de position est correcte consiste à contrôler une nouvelle fois le point zéro. Effectivement, des ajustements minimes peuvent être nécessaires durant un tir suite à un relâchement musculaire ou au recul de l’arme. Ces rajustements vous aideront à obtenir de beaux groupements en cible. 

Les jambes : technique de tir couché

Comme expliqué dans le précédent article, vos jambes sont légèrement écartées. Un mauvais positionnement des jambes se traduira par des tensions au niveau des épaules. 

La jambe gauche est placée parallèlement au prolongement de la colonne vertébrale avec le pied tourné vers l’intérieur. La rotation du pied plus ou moins importante vers l’intérieur vous permet de fines corrections du point zéro. Si vous tournez votre pied vers l’extérieur, vous risquez de surcharger votre coude droit et ainsi de compromettre votre stabilité. Car votre corps entier aura tendance à pivoter vers la droite. 

La jambe droite est légèrement repliée et décrit un angle de 10° à 30° avec la colonne vertébrale. De cette façon, votre abdomen est soulagé et la respiration s’en trouve facilitée. Comme le tireur respire plus facilement et calmement, le pouls s’abaisse en conséquence. Le pied droit est orienté vers l’extérieur et la musculature de la jambe est entièrement relâchée.

Les jambes participent aux micro-corrections du point zéro et stabilisent la position couchée. 

Position des jambes tir couche
Position des jambes tir couché

Les bras : technique de tir couché

Le bras gauche ou le bras d’appui

Le bras et la main gauche supportent l’outil de sport sans toucher le canon. Afin de déterminer la position idéale selon de votre morphologie, vous devez trouver cette position sans l’aide de la bretelle. Ensuite, vous pourrez installer le cale-main pour que celui-ci se place au point le plus profond dans la fourche formée entre le pouce et l’index. Veuillez à positionner la bretelle sous le poignet pour un gain de stabilité et de confort. 

Pour une meilleure stabilité, le point d’appui est légèrement en amont du coude. Cela signifie qu’il faut allonger un peu le coude vers l’avant et le centre de la ligne de tir. Le point d’appui du coude est donc juste en amont de l’humérus et non pas sur le cubitus (ou ulna). Toutefois, le coude ne doit pas se trouver à droite ou sous le fût de la carabine. Cela provoquerait des tensions dans la poitrine et le bras. Le coude s’appuie à environ 5 à 7 cm de l’axe de la ligne de tir selon votre corpulence. Un point de contrôle de votre position consiste à suivre la réaction de votre carabine lors du départ du coup. Si le rebond est aligné verticalement avec la cible, la réaction est saine. 

Surface appui du bras gauche
Surface appui du bras gauche (la zone verte)

Le bras droit ou le bras qui tire

Le bras droit reste décontracté pour éviter des tremblements parasites lors du déclenchement du coup. La main serre la poignée pistolet de façon ferme mais sans crispation. Une tenue trop faible induira un flottement lors du déclenchement et des petits coups. C’est à vous de trouver le bon compromis en fonction du poids de la détente de votre fusil. La main forme une droite avec l’avant-bras, le poignet reste en ligne droite. L’index de tir appuie sur la queue de détente et se déplace dans le sens du canon. Le pouce repose à l’endroit prévu à cet effet ou dans l’ouverture de la crosse. Un appui solide du coude au sol réduit le risque de déplacement lors du recul de l’arme au moment du départ du coup. 

L’avant-bras se détache nettement du sol pour former une triangulation équilibrée et stable de tout le bras. 

L’épaulement de l’outil de sport

Pour la technique de tir couché, l’épaulement est décrit dans l’article: Position couchée en 8 points.

La pression exercée sur l’épaule par la plaque de couche est identique à la pression entre le cale-main et la main. On appelle longueur de prise la distance entre la plaque de couche et le cale-main. Cette distance ne varie pas en fonction de la hauteur de tir. Le réglage de la hauteur du point zéro est ajusté au moyen de la plaque de couche. C’est une erreur de vouloir corriger la hauteur en déplaçant le cale-main. En modifiant la position de ce dernier, vous changer votre position de tir !

La position de la tête : technique de tir couché

La technique de tir couché est la moins favorable au niveau du maintien de la tête. Celle-ci doit être relevée mais sans être cambrée. Un mauvais positionnement de la tête influence négativement la visée et accroît la fatigue de l’oeil. En principe, si vous étirez votre tête vers l’avant, votre position est correcte. Par contre, en reculant la tête vers l’arrière, vous vous retrouverez avec une cambrure trop importante de la nuque. La joue repose sur l’appui-joue toujours au même emplacement et avec une pression identique. Evitez aussi de mastiquer quoique ce soit durant votre épreuve de tir pour conserver un appui identique de la joue. 

Position tete
Position de la tête

Le point zéro

La technique de tir couché comme toutes les autres positions nécessite un parfait alignement sur la cible. Le point zéro signifie qu’une fois le tireur en position de tir sa carabine pointe naturellement sur la cible. Lorsqu’il ferme les yeux et se relaxe derrière son fusil, celui-ci reste pointé au centre du visuel. Il n’y a aucune tension dans son corps qui force son outil de sport vers le centre de la cible. 

Si en prenant position derrière son fusil, le tireur constate qu’il pointe complètement en dehors de la cible, une correction grossière de la position est nécessaire. Dans ce cas, il est judicieux de se relever et de reprendre sa position. Pivoter son corps autour du coude du bras d’appui gauche permet aussi une bonne approximation de la positon.

Ensuite, lorsque le fusil pointe environ vers le cercle du 8, des corrections fines seront entreprises en déplaçant les pieds. En effet, une légère rotation du pied gauche peut corriger votre alignement de façon subtile. 

Réglage de la bretelle : technique de tir couché

Généralité concernant la bretelle

La sangle qui lie le bras à la carabine contribue au maintien de l’outil de sport sous deux axes différents. Le premier axe représente la hauteur. Celui-ci est consolidé par la triangulation formée par le bras, l’avant-bras et la sangle. Le second axe est la triangulation formée par les épaules, l’outil de sport et la sangle qui stabilise la position au niveau latéral. Pour un maximum de stabilité, ces deux triangles devraient s’approcher d’un triangle équilatéral. 

A ce stade, il est important de souligner que la sangle, sur le plan de la technique de tir couché, doit respecter votre choix de position. Puisque vous avez pris de temps de construire une position adaptée à votre morphologie, la bretelle vous soulage dans le maintien de votre position. La posture de votre buste demeure solide, ferme, tonique tout en laissant le reste du corps très relâché. Lorsque vos épaules restent souples durant un tir, votre carabine conservera une bonne régularité de réaction au départ du coup. 

La bretelle supporte la majeur partie du poids de l’outil de sport. Elle doit être fixée de préférence soit au-dessus du biceps, soit en-dessous. En ajustant la tension de la bretelle, le tireur règle la force d’appui de sa carabine sur son épaule.

Limites de tension de la bretelle

La tension de la bretelle est propre à chaque tireur. Néanmoins quelques considérations sont à prendre en compte: 

  • En plaçant la bretelle proche de l’épaule, vous sentirez plus facilement vos pulsations étant donné que l’artère humérale se situe proche de la peau. En se rapprochant du coude, cette artère s’enfonce plus profondément à l’intérieur du bras. En conséquence, vous ressentirez moins vos pulsations cardiaques. 
  • De plus, ajustez votre bretelle de telle façon que la tension provienne de l’extérieur du bras. Vous limitez ainsi le risque de blocage de l’artère située à l’intérieur du bras.
  • Lorsque la bretelle est fixée haut sur votre bras et relativement tendue, outre les pulsations, votre épaule gauche se contractera. Ceci pour lutter contre la tendance au déboîtement de la tête humérale. Tous vos muscles de la région scapulaire se contracteront. En conséquence, votre stabilité diminue.
  • Une tension trop faible de la bretelle induit un flottement latéral du fusil. Pour compenser cet effet, le tireur contracte son biceps ainsi que la musculature de l’épaule. La stabilité est ainsi également compromise.
  • Une tension trop forte de la bretelle engendre des vibrations de l’avant de l’outil de sport. Le tireur ressent moins le poids de sa carabine et la réaction de l’arme au départ du coup est plus vive.

Il s’agit donc pour le tireur de trouver le juste compromis de la position, de la tension et de la triangulation de la sangle pour que celle-ci soit à son avantage. Pour cela, de multiples essais et comparatifs seront nécessaires. 

Le tir sans bretelle de tir

Dans la technique de tir couché, le tir sans bretelle vous permet de découvrir “votre” position idéale. Celle qui correspond vraiment à votre morphologie. Normalement, il s’agit de la position que vous avez travaillée chez vous avant le début de la saison de tir. 

Vous pouvez pratiquer le tir sans bretelle à tout moment. Il faut cependant veiller à interrompre l’exercice dès les premiers signes de fatigue musculaire. Prévoyez donc de courtes séances d’entraînement sans bretelle lors de votre pratique au stand. Cet exercice renforcera votre position naturelle sur le plan de la technique de tir couché.

Position tir couche

Conclusion

Construire une position adaptée à votre morphologie qui soit performante demande de la patience et beaucoup de pratique. Ne vous découragez pas par des résultats moins bons. Apprenez de vos erreurs, restez motivé et continuez à travailler pour atteindre vos objectifs. Rappelez-vous que la progression dans le tir sportif demande du temps et un entraînement régulier. Soyez persévérant, analysez vos performances et apportez les ajustements nécessaires pour continuer à progresser. Si possible recherchez un entraîneur ou un mentor expérimenté dans le tir sportif qui peut vous guider et vous donner des conseils personnalisés. 

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